[...] J’aperçois une dernière fois les remparts de l’antique Merv. Dans mon rétroviseur, je la vois s’éloigner puis disparaître dans l’horizon, persuadé d’avoir construit dans son enceinte une partie de moi-même. En proie à un chagrin indéfinissable, je me console par la beauté de l’aurore finissant de se déployer sur le désert. Parfois, parallèle à la route, les eaux étincelantes du canal du Karakoum apparaissent comme un mirage dans cet espace sablonneux. Ce canal d’irrigation provenant du fleuve Amou-Daria (et qui participe ainsi activement à l’assèchement de la mer d’Aral) arrose champs de cotons et délires de jungles artificielles de Niazov.