[...] Accompagné de Lhamo, cet homme à la stature imposante (il doit mesurer dans les un mètre quatre-vingt-dix) et au visage nimbé de sagesse semblant toujours un peu en méditation, je vais découvrir Xian à travers sa communauté tibétaine et plonger dans des pratiques où fusionnent la voie contemplative et les rites magiques.
Nous nous comprenons plus par signes que par la parole mais cela nous est égal et nos quiproquos débouchent souvent sur de franches rigolades. Je ne choisis pas mes amis, ils viennent et vont, semblables à des notes sur la portée des rencontres. [...]
[...] La promenade dans la ville est agréable sous les arbres bordant de larges avenues rectilignes, des fontaines aux parterres de fleurs multicolores ajoutent une note rafraîchissante dans la chaleur de ce mois d’août. Xian, patinée par l’Histoire, conserve les vestiges de son passé : le matin, comme au quatorzième siècle, sonne de la Tour de la cloche l’ouverture des portes de la ville et en fin d’après midi, celle de la Tour du tambour en ordonne la fermeture. Métropole impériale durant onze siècles, Xian doit sa renommée à son commerce de la Route de la soie, mais aussi et surtout au fait d’avoir été la première capitale, deux cents ans avant J.C., d’une Chine unifiée par son premier empereur, Qin Shi Huangdi, connu jusqu’en Occident pour avoir été enterré avec ses soldats pétris en terre cuite. [...]