Sur la Route

J22, retour sur la Route 66 et entrée en Arizona

Painted Desert and Petrified Forest

Après l'enchantement de Monument Valley nous avons retrouvé avec bonheur "notre" Route 66, avec ses panneaux qui nous sont désormais familiers, ses cafés colorés et accueillants, ses vieux motels aux façades défraîchies, ses stations fantômes...

Mais le tracé de la "Mother Road" réserve aussi d'exaltantes surprises, car elle passe exactement entre deux merveilles de la nature: le "Painted Desert" et "Petrified Forest", la forêt pétrifiée.

Affichant des dimensions toujours aussi démesurées, le "Painted Desert" fait de l'entrée en Arizona un passage vers une autre planète: l'érosion et les métaux contenus dans le sol ont composé au fil des âges cette étendue aride aux strates colorées dont les nuances changent en fonction de l'ensoleillement.

Au sud, la forêt pétrifiée nous offre un spectacle de milliers de troncs d'arbres, qui, conservés dans une zone marécageuse il y a 225 millions d'années, se sont fossilisés au cours des millénaires pour donner des pierres colorées, principalement  jaspe et agate. Les gifts shops, tenus comme l'ensemble des commerces du secteur par des amérindiens,en regorgent sous la forme de toutes sortes d'objets et bijoux. 

Dans le Petrified Forest National Park, Agate House, un ancien "pueblo" indien datant de1300 av JC, a été mis à jour et près des vestiges de ce village et parmi les troncs pétrifiés apparaissent des pétroglyphes, dessins rupestres saisissants de réalisme.

 "For thousands of years, indigeneous people have used rock faces as a means of communication. Petroglyphs are images, symbols or design scratched, picked, carved or incised on the surface of rock. Thes features are like whisperes from the past."

 

Au milieu de cet immense (885 km2) territoire nous retrouvons un autre vestige: celui de la Route 66 !

Cette vieille voiture a été préservée, insolite relique au milieu d'un gigantesque espace désert.

En repartant, sur le parking, une amusante rencontre: un corbeau énorme, à l'image de la démesure des terres environnantes!

 

Changement de décor: après de nombreux milles parcourus et de grands espaces plein la tête, nous faisons une dernière halte à la sympathique boutique JACKRABBIT TRADING POST, créée en 1949, et internationalement connue grâce à ses panneaux et au lapin géant devant son entrée.

Ne vous moquez pas!

Je suis sûre que vous allez nous croire: nous sommes arrivés à notre motel épuisés...

J24, Thank you Debbie

Seligman, ARIZONA

Dans cette Amérique, et dans les pays dans lesquels j'ai pu voyager, la politique suivie par les gouvernants est loin de représenter les meilleurs côtés du caractère des citoyens.

Et l'image que nous avons des traits de caractères et du comportement des Américains est distillée par notre méconnaissance. Nous nous arrêtons à des clichés aussi faux que le français avec son béret et sa baguette de pain sous le bras qu'ont les étrangers de nous.

Mais il serait faux de refuser une tendance, par exemple comme celle du "bon" accueil que nous faisons aux touristes, étrangers comme compatriotes. Et quand je parle d'accueil, je passe sous silence les arnaques des commerçants, les remarques désobligeantes des voisins de table, j'en passe et des meilleures !

Alors cette tendance, ces Américains ? Eh bien, c'est l'accueil, l'hospitalité, l'aide spontanée, l'amabilité exprimée par les jeunes et les moins jeunes de toutes les couleurs, de toutes classes sociales et cela dans tous les Etats que nous avons traversés. Bien sur il y a l'exception, le mal léché, la mal levée...

Sur cette Route, nous avons en plus de la bienveillance reçus de nombreux cadeaux mais jamais comme aujourd'hui. Imaginez un village bordés de boutiques, marchands du temple de la 66 où les fidéles se pressent. Vous sortez d'un de ces temples dans lequel trônent des motos et des voitures de prestige dont un rutilant hot rod à la ZZ Top.

Sans rien avoir acheté, sur le pas de la porte, quand la commerçante vous offre un drapeau.

Simplement.

La discution s'engage, Debbie est une native de la 66. Une vraie, qui a vu mourir puis renaître cette route, dont les parents ont vu passer une Amérique de joies et de peines.

Je ne laisse pas passer la chance de prendre une photo avec elle !

Après, malgré les clients, voilà que Debbie nous ammène dans l'arrière-boutique, nous fait découvrir les splendides Harley Davidson de son mari, et une Royal Enfield, le même modele que celle avec laquelle j'ai parcouru le Radjasthan.

Puis, nous demandant de la suivre, Debbie m'offre Un Tshirt au logo unique que l'on ne peut trouver que dans sa boutique Route 66 Motoporium, et ensuite un mug pour Denise avec des paroles de bonnes route et de prudence !

Simplement.

Alors je n'ai plus envie de parler de tendance, juste de relation humaine. Ce drapeau, ce Tshirt, cette tasse ne sont que des objets matérialisant l'humanité de Debbie, c'est l'image que je conserve de ce moment inoubliable. La Route n'a ni religion, ni nationalité et encore moins d'appartenance politique. En conclusion s'imposent alors les mots de Jack Kerouac : la Route, c'est la Vie !

Puissé-je continuellement jouir de cette Route.

Je souhaite à ceux que j'aime comme à ceux que j'apprécie moins de connaître un semblable moment de bonheur; que cela nous enrichisse en nous rendant heureux.

La boutique de Debbie jouxte celle d'Angel Delgadillo, le fondateur de l'association de la sauvegarde de la 66. Il y tient d'ailleurs toujours le salon/musée/ souvenirs/bibliothèque.

Voyageur, n'hésitez pas à simplement échanger quelques mots avec Debbie.

Si nous avons pu échanger facilement avec Debbie, c'est aussi grâce aux cours d'anglais que nous avons suivi au Wall Street English. Cela nous a donné la possibilité de mieux profiter, de nous comprendre mieux que par les gestes et le regard. Quoi qu'il en soit, parler le même langage, c'est au delà des mots !