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Chine-Tourfan

[...] je trouve facilement une chambre dans un dortoir de cinq lits pour deux dollars. La chambrée est une cave enterrée aux trois-quarts ; au plus haut sont percées deux minuscules fenêtres. C’est frais et les draps sont propres. Une douche salvatrice prise, je fais le tour de la ville comme à mon habitude et m'arrête pour dîner.

Soupe ouigour

 

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Chine- Dunhuang et les grottes de Mogao

       [...] C'est à vingt-cinq kilomètres au sud de Dunhuang qu’est situé le site de Mogao renfermant peintures, manuscrits et statues bouddhiques comptant parmi les plus importants et les plus anciens au monde. Afin de bénéficier d’une protection, pour exprimer leur gratitude ou par dévotion, les voyageurs, pèlerins, caravaniers et marchands creusèrent et aménagèrent les grottes de Mogao.

    J’ai apporté mon foulard de reconnaissance.

Passée la barrière, de jeunes recrues, comme désespérées d’être là, déambulent sur un vaste parking enveloppé d’une chape de fumée bleue. L’odeur nauséabonde des moteurs diesel émane d’une multitude de cars stationnés moteur tournant, alimentant des climatiseurs poussés à leur maximum. L’accès au site est bordé de boutiques, de magasins et de restaurants. Presqu’une ville. Les marchands du temple sont là, une fois de plus.

    La marée humaine de touristes m’emporte. Je domine de la taille le flot des petits drapeaux rassembleurs aux couleurs des tour-opérateurs. M’arrêtant à un portique de type métro (c’est d’ailleurs l’heure de pointe !), un garde zélé tourne et retourne mon ticket d’entrée pour finir [...]

[...] Il m’ouvre alors le passage sur un parcours propre et organisé. Je suis le grain de sable dans ce rouage de colonnes humaines structurées pour la visite et je gène leur évo- lution. Perturbées, contrariées, les chenilles processionnaires se regroupent et repartent dévorer l’excavation suivante. Parfois deux lignes d’asticots urticants se retrouvent face à face sur l’étroit labyrinthe courant sur les trois niveaux de la falaise. Impossible de reculer pour eux, derrière ça talonne. Agglutinés sur le mince goulet, ils se mélangent, parviennent à s’extraire de la confusion, se reconnaissent, se reforment et poursuivent leurs guides qui, un lourd trousseau de clefs tintant à la ceinture, ouvrent et referment les portes des grottes sur leur passage et à mon nez ! Qu’importe, je patiente pour me mêler (moi aussi) au groupe de visiteurs anglo-saxons essoufflés et suants. [...]

Chine-Jiayuguan et la Grande Muraille

[...] Baigné dans la lumière du jour naissant le désert n’en finit pas de beauté, bordé au nord par les montagnes noires de Mazong et au sud par les monts Qilian aux sommets enneigés. Une piste ensablée coupe la plaine étranglée, la maigre végétation se fait une place entre les dunes de sable. Enfin, la Grande Muraille ! [...]

J’ai réalisé ce rêve fou de parvenir en moto à la Grande Muraille de Chine via la Route de la soie

* Petite mise au point grammaticale :... pour ceux qui s’interrogeraient sur mon emploi du terme « en moto ». Les prépositions à  et en sont toutes deux issues du latin in qui signifie  dans  et  sur. L’expression « en moto » (que je préfère, car « je fais corps » avec ma moto !) est donc correcte et confirmée par l’usage (Le Robert).

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Chine-Le monastère de Labrang

 [...] Le lama doit refermer le temple, j'apprends qu'il ne l'a ouvert que pour moi. C'est une situation étrange, comme l'évidence d'un passage attendu. Mon regard prudent reste interrogateur, le sien est paisible, un sourire se dessine sous sa mine faussement austère. Nous nous quittons d’une simple et franche poignée de main.

Xiahe la Tibetaine

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Chine-Où la terre se mêle aux nuages

    [...] Le lendemain, dans les montagnes aux doux sommets tendus de velours vert, sur le plateau se fondant dans la brume, je joue avec des yacks familiers comme des buffles d’eau. Un vieux Tibétain, grand, maigre, à la peau brune parcheminée, nous aborde timidement. Annick se retourne vers moi en me disant : « Tu viens ? Il nous invite chez lui ! ». La maison construite de bois et de terre est basse. Au plafond, sont suspendues des outres en peau de chèvre contenant du beurre de yack ; sur un pan du mur, collées, sèchent des galettes de bouses. Quatre générations vivent dans cette ferme. Les enfants, portés par la curiosité, s’approchent. Leurs joues sont enflammées par de vilaines gerçures,

leurs fesses aussi (l’entrejambe de leur pantalon est sciemment décousu). Le reste de la famille, qui compte une dizaine de membres, nous observe avec calme et circonspection. Deux femmes à la corpulence solide nous préparent un repas improvisé : pains fourrés à la viande cuits contre les parois de glaise du four dont Annick se délecte et un grand bol de tsampa fait de farine d’orge grillée (un nouveau goût, j’aime !), le tout arrosé d’un thé salé au beurre rance (là, j’aime moyennement). Nous sommes les seuls à déguster ce festin. La famille nous affirme avoir déjeuné plus tôt. [...]