charrue

Chine-De Labrang à Xian

   En périphérie de la métropole aux flambants gratte-ciel de verre, le monde paysan semble peu profiter de l’essor novateur de la mécanisation. Les fermes disséminées sur les berges du fleuve sont de pauvres huttes rondes couvertes de chaume aux étroites fenêtres. Des femmes s’affairent autour d’un foyer allumé en plein air, pilent des graminées dans un récipient de bois contenant la quantité nécessaire pour la consommation quotidienne. Des enfants à moitié nus retiennent des volailles, canards, et oies, sur les pentes boueuses des rives. Un portefaix courbé par le fardeau de son balancier s’annonce sur le sentier. Un agriculteur agrippé aux mancherons d’une charrue tiré par un bœuf scarifie le sol d’une petite parcelle de terre ocre. M’apercevant, l’homme crie à sa bête de somme, soulève le soc de l’araire et interrompt son sillon. Il répond à mon bras levé d’une paume de main hospitalière. [...]

[...] Gérard, un ami d’Annick, m’avait parlé de cette Chine à deux vitesses à l’image de cette ville ultramoderne aux taudis sales et miteux dans les rues adjacentes, aux campagnes utilisant des outils du dix-septième siècle où errent des mendiants sans but, traversées par de luxueuses berlines aux occupants déjà gros.
    Tout en roulant, je me rassure en chantant à tue-tête les paroles d’un homme de bien et motard, Coluche [...]