Chine-Tourfan

[...] je trouve facilement une chambre dans un dortoir de cinq lits pour deux dollars. La chambrée est une cave enterrée aux trois-quarts ; au plus haut sont percées deux minuscules fenêtres. C’est frais et les draps sont propres. Une douche salvatrice prise, je fais le tour de la ville comme à mon habitude et m'arrête pour dîner.

Soupe ouigour

 

 Sur une esplanade sont alignées une quinzaine de cuisines ambulantes qui donnent l'avantage de visualiser le choix des plats et l'état de fraîcheur des aliments. J’hésite à suivre l’invitation du serveur à prendre une apke : cette soupe, composée d’abats fourrés de viande de mouton ou de chèvre, est paraît-il un pur délice. Je finis par choisir un repas cuisant à gros bouillons dans une petite marmite en fonte. Pour soixante-quinze cents, c’est un ragoût composé de croquettes de viandes, de pâtes et de grains de blé accommodé de salades et de choux, le tout agrémenté d'épices savoureusement douces. Le thé m'est servi à profusion par une serveuse au grand sourire édenté.
    Plus d’une centaine de personnes se restaurent dans une ambiance cordiale et familière. Sur cette place encerclée de canaux ouverts rafraîchissant l’air du soir, flotte une agréable douceur de vivre. Cependant, j’ai l’impression que sous la surface lisse de cette mer tranquille grouille clandestinement la résistance active du peuple ouïgour. C’est comme écouter le rassurant tic-tac d’une horloge avant l’explosion de son mécanisme causée par son ressort trop comprimé.

    La fatigue m'a rattrapé, il est grand temps d’aller dormir. [...]

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1 commentaire

samedi 02 novembre 2013 @ 19:51 Alicette a dit : #1

quel délice ;)

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